Nouvelle averse livresque sur mes rayonnages (et en piles éparpillées), des en commande, des attendus, des en attente, des lus ou en lecture… Aperçu entre les gouttes des nouveaux (bien)venus ou anciens retrouvés :

La ferme des animaux – George Orwell
Fini il y a peu, didactique (limite relou) mais à la logique implacable, pour qui sait lire entre les lignes et les sabots. La critique de la domination et le pouvoir montant à la tête, en font une brève et cinglante épopée funèbre du communisme –et de son idéal bien vite transformé en nouvelle dictature semblable aux précédentes. Et dire que j’étais passée toutes ces années à côté de ce parfait classique !

Plaidoyer pour l’arbre – Francis Hallé
Une (volumineuse) petite merveille de biologie, d’histoire et de savoir encyclopédique sur ces incroyables créatures, avec une prédilection pour les espèces exotiques, dont l’auteur est spécialiste. A savourer, et je commence juste…

La libération animale – Peter Singer
Le voilà, le bouquin fondateur du Mouvement de Libération Animale. Radical mais pas intégriste (je vous entends d’ici !), il a le sérieux d’aller jusqu’au bout du raisonnement, et la cohérence de refuser toute forme de violence, à commencer par celle des groupuscules se réclamant de ce combat, et le condamnant de par leurs méchantes manières.
Toujours en cours de lecture : si le raisonnement philosophique est clair, les exemples sans concession aucune sont vraiment éprouvants. Certaines données, quantitatives et qualitatives, restent simplement hallucinantes, tant au niveau de l’alimentation industrielle que des labos (Grande Mère… comment est-ce possible), et ce, même en ayant bouffé pas mal sur ce sujet. Mon livre-de-sac depuis plus d’un mois.

L’égalité animale expliquée aux humain-es – Peter Singer
Du même donc, beaucoup plus bref et didactique — et en zone à lire.

Les jardins de Findhorn – Peter Caddy, Eileen Caddy, Dorothy Maclean, R. Ogilvie Crombis, David Spangler, Alan Watson
La déception du moment ! Des chous de vingt kilos, qu’ils disaient…
Censé décrire (du moins le croyais-je) la genèse, le fonctionnement et les principes du célèbre potager de Findhorn, en pleine Ecosse, écolo avant l’heure et très prometteur. Et surtout… complètement perché. A force d’en appeler aux esprits, dieux, dévas et de leur parler quotidiennement, pour quémander quelque conseil tomatesque, le soufflé retombe complètement. Il y en a des tonnes et des tonnes d’ésotérisme bucolique, tellement que la crédibilité est noyée sous tant de bonheur dégoulinant de causer avec Dieu. Bon, et ce trip baba-prieur a un ton franchement daté.
Des mérites tout de même : l’expérience semble belle, même si mal rapportée, et a –au moins– donné à quelqu’un l’idée de monter un fabuleux projet concernant la forêt calédonienne, le bien nommé Trees for Life… ;-)

Eloge de la plante – pour une nouvelle biologie -Francis Hallé
Même auteur que son « plaidoyer pour l’arbre » mais en poche et sans photo. Du costaud. Avec ici aussi ce beau mélange de sérieux scientifique et d’amour sincère. (et je me demande bien quand aurai-je le temps de déguster tout cela !)

L’homme qui plantait des arbres – Jean Giono
Très court roman, superbe, optimiste et paisible… En tête à la lecture, des échos du dessin animé éponyme, devant lequel je pleure à chaque fois dès que résonne la vibrante voix de Noiret « il plantait des chênes »… C’est comme ça, on y résiste ou pas ^^

La taille japonaise, le zen au jardin – Niwaki Zen Dô – Frédérique Dumas
Déception number two, plus de cent pages enthousiastes et un peu vides de contenu et de photos jolies-mais-bon, pour trois pauvres pages de technique, et à la fin de la chose « et retrouvez toute la partie technique dans le volume 2 ». OK, merci pour l’arnaque.
Il est vrai qu’après les très beaux et bons « Leçons du jardin zen » et « Le guide pratique du jardin japonais », peu de successeurs leur arrivent à la cheville. (mais bon, zut, fallait pas se vanter d’avoir étudié depuis des éons auprès des plus grands maîtres… :-/ )

Le guide pratique du jardin japonais – Motomi Ogushi
Et ben voilà, pour le coup voilà le livre parfait pour le sujet ! Du pratique, de la cohérence, des exemples de dizaines de jardins créés par l’auteur, des images splendides, tous les concepts essentiels et surtout, l’irremplaçable esprit japonais, propre et retenu, dépouillé, véritablement autre, et qui fait tant défaut dans d’autres ouvrages.

Les métamorphoses – Ovide
Encore et toujours, cette bête-là ne se croque pas en un soir, et pour une raison étrange, me suit depuis des années, commencée, recommencée, poursuivie, laissée, reprise… Sa finesse de ton, sa précision de jugement, son empathie contrastant incroyablement avec la cruauté de certaines histoires, ne laissent de me transporter…

Nouveaux contes zen – Henri Brunel
Un bon petit librio joliment tourné. Des contes a-moraux, déstabilisant donc, où le raisonnement est poussé à céder face à l’absurde, l’évident. C’est un peu un exercice pour l’occidentale que je suis malgré tout ^^

La guerre des jours lointains – Akira Yoshimura
Moins définitif que Le convoi de l’eau, si sublime et poignant, mais toujours aussi précis et pointu sur la nature humaine, ses faiblesses et –thème cher à Yoshimura– les voies impossibles de la rédemption, un très bon roman sur la guerre vue depuis le Japon et son peuple.

Contes de pluie et de lune – Ueda Akinari
Une vieille édition prêtée par une maman bis, et voilà de quoi réchauffer les longues soirées, avec ces contes fantastiques, classiques de la littérature japonaise, que je me garde pour les vacances (vu qu’épuisée le soir, je tombe immédiatement !)… Langage très soutenu, saveur d’histoire.

Je suis ce que je suis – Henri David Thoreau
Correspondance de l’ami Thoreau, dans une belle édition aux feuilles rouges, squattant en ZAL auprès de quelques autres. Et avouons que cette position de désobéissance civile est -hélas- plus que jamais d’actualité… C’est lui, le gars qui a fait de la prison pour avoir refusé de payer des impôts qui financeraient la guerre US au Mexique.
(et pour un marcheur, la polysémie du titre est bien vue ;-) )

Le livre des bonnes herbes – Pierre Lieutaghi
Qu’il est beau ! Qu’il est gros ! Quel bel esprit des champs ! Tout à la fois complet et poétique, farouchement attaché à la relation aux plantes telle qu’elle pouvait être, au temps d’avant… Une troisième édition pour ce classique guigné depuis longtemps, à la tête d’anti-Vidal et de pro-vie.
(et un complément indispensable au Jean Valnet, vraiment trop touffu finalement, et au dit Vidal de la phyto, issu d’une fac de médecine –louanges leur soient rendues–, peu attaquable sur l’aspect médical mais pas franchement engageant).
Je suis heureuse de l’avoir trouvé, celui-là. Ou peut-être est-ce l’inverse…

Sans compter les bouquins à offrir, emballés de frais, que je ne peux décemment pas détailler maintenant sous peine de dévoiler quelques surprises. ;-)

Et dans la rubrique What else ?
Donc j’ai toujours les yeux plus gros que le ventre, c’est clair. Je veux du temps… Et j’ai comme une méchante envie de me faire une petite intégrale LS durant ces mêmes vacances, si j’y parviens… ça me manque. ^^