… Nom des neiges de mai.
Et baptême païen, en six branches, des derniers atterrissages livresques, entre trois ruminations sur le monde tel qu’il ne va pas, deux macérations -vin d’oranges et hypocras- et un abonnement aigre-doux à XXI, tardif comme les flocons…
Avec quelques 4èmes de couverture pour se réchauffer les pieds.^_^
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Bâton de parole…
PIEDS NUS SUR LA TERRE SACREE
TC McLuhan et ES Curtis
Denoël
Un moment que je le guettais. Belle facture, sobre et sépia, photos et anthologie de textes oraux ou écrits des Indiens d’Amérique du Nord. Voilà pour combler un peu mon ignorance très vaste en ce domaine, et pour confirmer, si besoin était, que décidément, non, nous ne nous rendons pas aux fêtes costumées à thème « cowboys et indiens », même-si et justement-parce-que l’ignorance sur le destin de ces peuples, donc, est générale.
(Ceci est possiblement un nouvel effet secondaire ‘palestinien’ : le fait de m’être intéressée au peuple palestinien fait, à force, automatiquement vibrer une espèce de fibre universelle, et cogiter sur la, les, colonisations, sous toutes leurs formes et par tous les pays – à commencer par l’Algérie, dont le fantôme ne finit pas de hanter notre France qui n’assume rien, et surtout pas cela. Bref ! Revenons à nos pages)
(…) Cette sélection se propose d’apporter des éclaircissements sur l’histoire des Indiens et de montrer la pérennité de leur civilisation? Le ton de ces écrits, classés par ordre chronologique, est tour à tour celui de la sagesse, du lyrisme, de l’éloquence ou de l’émotion profonde. (…)
Cette anthologie tend à mettre en relief des traits caractéristiques de cette civilisation où les considérations politiques et historiques s’estompent au profit d’une harmonie de l’homme et de la nature, dans laquelle la terre devient une création sacrée. (…)
LES RITES SECRETS DES INDIENS SIOUX
Héhaka Sapa
Petite Bibliothèque Payot
Hum, bien sûr à chaque averse de papier s’invitent des inconnus, des surprises, des qui rentrent avec les baskets. Ce bouquin en fait partie, et d’après ce que j’en saisis contient, dans la transmission orale du dernier « gardien du Calumet », ce qui n’était pas censé être dévoilé, et qui peut l’être, désormais, pour la raison suivante :
« (…) Ce livre contient de multiples données que les Indiens s’étaient gardés de divulguer parce qu’ils les estimaient trop sacrées pour être communiquées à n’importe qui. Les vieux sages qui vivent encore disent cependant qu’à l’approche de la fin d’un cycle, quand les hommes sont partout devenus inaptes à comprendre les vérités qui leur ont été révélées à l’origine, il est alors permis, et même souhaitable, de les révéler au grand jour…(…) »
Si je me réjouis à l’avance de le lire, je ne peux pas me réjouir en repensant au sort des Amérindiens, hier et aujourd’hui -le dernier article dans Courrier International était furieusement triste-, et au pourquoi, encore, de ce désastre.
(Ce qui me fait penser que j’ai un bouquin sur les Aborigènes depuis *des années*, intitulé « Rêves en colère » que je n’ai toujours pas pris le temps d’ouvrir, shame on me !!)
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Bâton de druide…
LES FETES CELTIQUES
Françoise Leroux et Christian Guyonvarc’h
Ouest France
Il paraît que ce nom bicéphale, Leroux/Guyonvarc’h, est gage de sérieux en matière celtique. Pour compléter ‘La civilisation celtique » que j’avais, celui-ci se penche plus spécifiquement sur les points phares de l’année, solstices et équinoxes -avec un décalage de 45 jours.
« Les quatre fêtes celtiques qui sont étudiées ici à partir de la base irlandaise médiévale qui est, du Moyen Age jusqu’à l’époque contemporaine, la seule source valable de documentation et d’interprétation. (…)
Cette étude est aussi l’occasion de souligner l’origine polaire de la tradition celtique et d’éclaircir les rapports du temps et de l’éternité dans les conceptions celtiques de l’Autre Monde. »
(Pourquoi recopier tous ces extraits me donne-t-il tant l’impression de humer des boîtes de friandises ? ^_^)
ASPECTS DU MYTHE
Mircea Eliade
Folio Essais
Parce qu’il faut bien revenir aux sources, et pas n’importe lesquelles, de temps en temps, et que parmi la grande oeuvre, sans mauvais calembour, de Mircea Eliade, « Aspects du mythe » se veut historique et synthétique.
(Et parce qu’en outre il est hors de question de fermer ce chemin-là, celui du mythe -et celui d’ailleurs de l’approche littéraire et fictionnelle-, pour tenter d’étudier un peu, un tout petit peu, la nature humaine, hors des sentiers usuels de l’approche psy…)
LES DRUIDES, DES PHILOSOPHES CHEZ LES BARBARES
Jean-Louis Brunaux
Points Histoire
Acquisition un peu plus ancienne mais toujours pas avalé, ce touffu petit bouquin se veut donner un éclairage différent, sous forme d’enquête historique menée par un archéologue chercheur au CNRS, sur ces personnages méconnus de la civilisation gauloise. Ai entendu bien du bien de ce livre, ne me manque plus qu’à m’en faire ma propre idée !
(…) Et pourtant, les plus récentes avancées de la biologie végétale le confirment : les plantes ont bel et bien une sensibilité, un langage, une mémoire. Jean-Marie Pelt expose ici des faits prouvés, démontrant, par exemple, comment des arbres communiquent à distance, comment des fleurs réagissent à l’agression, mémorisent une expérience, connaissent la souffrance ou la sérénité. Et d’étonnantes analogies apparaissent entre le règne végétal et le règne animal ou humain (…)
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Bâton pour se faire battre…
LE PIRE DES MONDES POSSIBLES – De l’explosion urbaine au bidonville global
Mike Davis
La Découverte
Suite de la plongée en eaux troubles et polluées, après la découverte de « Dead Cities » dont je parlais cet hiver, voilà un nouveau book transgenre, transdisciplines et pan dans les dents. Là il ne reste qu’une chose à faire, livrer l’intégralité de la couverture, parce qu’il va en falloir pour supporter la glaciation du constat bidonvillesque.
» « Pour mortels et dangereux qu’ils soient, les bidonvilles ont devant eux un avenir resplendissant. » Des taudis de Lima aux collines d’ordures de Manille, des bidonvilles marécageux de Lagos à la Vieille Ville de Pékin, on assiste à l’extension exponentielle des mégalopoles du tiers monde, produits d’un exode rural mal maîtrisé. Le big bang de la pauvreté des années 1970 et 1980 – dopé par les thérapies de choc imposées par le FMI et la Banque mondiale – a ainsi transformé les bidonvilles traditionnels en « mégabidonvilles » tentaculaires, où domine le travail informel, « musée vivant de l’exploitation humaine. »
Un milliard de personnes survivent dans les bidonvilles du monde, lieux de reproduction de la misère, à laquel les gouvernements n’apportent aucune réponse adaptée. Désormais, les habitants mettent en péril leur vie dans des zones dangereuses, instables ou polluées. Bien loin des villes de lumière imaginées par les urbanistes, le monde urbain du XXIe siècle ressemblera de plus en plus à celui du XIXe, avec ses quartiers sordides dépeints par Dickens, Zola ou Gorki. Le Pire des mondes possibles explore cette réalité urbaine méconnue et explosive, laissant entrevoir, à l’échelle planétaire, un avenir cauchemardesque. »
==> »M. Davis propose de voir dans la pauvreté urbaine (…) l’émergence d’un sous-prolétariat mondial créé par la richesse des centres urbains et par les politiques d’ajustement structurel des organisations internationales des pays du Nord (…) Comme toujours chez M. Davis, la réflexion est radicale, contestable, édifiante et stimulante. » Sciences Humaines
…Vlan. Rien à rajouter ! J’attends pour le lire un moment où je serai assez… solide.
VERS L’ECOLOGIE PROFONDE
Arne Naess
Wildproject
On se pose un peu. Entretien au fil des pierres et d’une très longue vie, dans son chalet norvégien à 2000m d’altitude, avec Arne Naess, philosophe, résistant, alpiniste, adepte de la simplicité volontaire (version ultimate) et fondateur/penseur du mouvement deep ecology, ou écologie profonde, concept à la profondeur et à la cohérence inversement proportionnelles à la présente vague green marketing consommatrice et superficielle… Pfiou, rien que ça. Personnage fascinant ; il y a un peu de Thoreau en lui, de Gandhi aussi, de temps gagné à le perdre, de curiosité de vieil enfant (Lao Tzeu syndrome) et une réflexion philosophique assez pointue.
Et puis surtout, un gars qui fait son thé sur sa lampe à pétrole au milieu de nulle part et au pied de sa montagne chérie, respect ! ^_^
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Bâton de silence…
PRINTEMPS SILENCIEUX
Rachel Carson
Wildproject
…Alors voilà, cette découverte des éditions Wildproject tournées vers « l’écologie culturelle » est donc une belle et bonne surprise :)))… Je laisse découvrir, ils se présentent fort bien eux-mêmes, quelques livres et une revue en ligne, et franchement, forme/fond/concept/et tout, c’est à tomber. -Et comme j’aimerais aller marcher…
Alors, Printemps Silencieux. Cet ouvrage se trouve être un best-seller, ce que j’apprends en ayant regardé la trilogie « Le titanic apicole » de Dominique Guillet (from Kokopelli), un pilier de la pensée écologique. Prophétique semble-t-il, puisqu’il date du début des années 60, et annonce tout le merdinium agro-alimentaire pesticide dont nous bouffons actuellement les fruits empoisonnés. Je viens de le commencer, j’en dis plus dès que :)
LES LANGAGES SECRETS DE LA NATURE
Jean-Marie Pelt
Le Livre de Poche
Bon, avec un titre pareil et du Jérôme Bosch en couverture, ce n’est pas fastoche-fastoche de résister, hein. Sous-titré « L communication chez les animaux et les plantes« , rédigé par un biologiste pharmacologue, l’indexomètre pointant tout droit vers une conversation entre une femme et des arbres d’Afrique, j’escompte que celui-là fasse autant de bien que d’autres font mal.
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Bâton témoin -dans la besace d’Hélène ^^…
LA BOUQUINEUSE
Zoran Zivkovic
Editions Xenia
Original et dépotant, rigolo mais aussi tragique entre les lignes, impression avec ce petit roman de lire un grand classique ! Il y a un peu de surnaturel, pas mal de folie douce et beaucoup de combats fruitiers contre la solitude chez l’héroïne lectrice, dans cette histoire qui fait penser à une psychose qui se passerait plutôt bien :). D’ailleurs, les livres ne sont pas ici intéressants pour leur contenu ou leur message, mais pour leur réel, fétichisés, magiques, faisant l’objet de rituels obsessionnels et de rencontres improbables. Vraiment chouette.
LE MONDE, TOUS DROITS RESERVES
Claude Ecken
Pocket
Besace aussi, pas encore fait germer cette graine littéraire, pourtant en bonne place sur la pile à lire. Une bonne grosse envie de replonger dans la SF la plus politisée, mmmh. Voilà donc le 4e, sacrément allécheant il faut avouer :
« Imaginez un monde où les organes de presse auraient le pouvoir de copyrighter l’information…
Un monde où il serait possible de déléguer les tâches subaleternes auprès de clones et mener ainsi plusieurs vies de front…
Un monde où l’avenir serait prédéterminé en fonction d’un ADN attribué…
Un monde dans lequel il serait concevable de parcourir l’univers en s’incarnant dans des entités extraterrestres…
Un monde qui, ayant banni la mort, punirait le suicide par une peine de vie à perpétuité…
Imaginez… demain. »
Toute ressemblance avec la vraie vie du monde réel ne peut que sauter en pleine figure…
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Bâton d’encens…
LES TREIZE TRAITES DE MAÎTRE CHENG SUR LE T’AI CHI CH’UAN
Professeur Cheng Man Ch’ing
Le Courrier du Livre
Approche théorique -mais au verbe tout personnel- et pratique du Tai Chi Chuan, plus dense que volumineux, anatomique, et tout, c’est marrant parce que les aspects de souplesse, d’équilibre, d’apaisement, travaillés dans la pratique du Tai Chi, se retrouvent complètement dans l’ouvrage lui-même, son rythme, sa légèreté. Très agréable, précis, et encore plus frustrant de ne pouvoir découvrir la pratique ‘en vrai’ ici, où on ne trouve ‘que’ chi qong, aïkido, et autres voies , plein sauf celle (évidemment, en bonne névrosée) que j’ai envie d’emprunter ! ;)
(…) Les arts martiaux ne sont pas porteurs d’un pouvoir surhumain ; ils représentent simplement un aspect de l’adaptation aux lois de la nature et du cosmos. A ce niveau, la philosophie elle-même rejoint la matière, la physique devient méditation, et la force de gravitation universelle, notre chemin. »
Enfin, je voudrais développer sur les derniers arrivés, mais figurez-vous que ce billet patiente depuis deux semaines, on est passés de la neige au plein soleil, et que je ne parviens toujours pas à le boucler ! En dépit de tout, je les liste quand même, mon obsession à moi, avec l’espoir déraisonnable de compléter plus tard…
– Je crois en fait que je suis une incomplétiste. ;)
YI KING – PRINCIPES, PRATIQUE ET INTERPRETATION
J.P. Schlumberger
Dangles
ART BRUT JAPONAIS – Halle Saint Pierre
Martine Luzardy (commissaire d’exposition)
ARTS DE L’ASIE AU MUSEE CERNUSCHI
Gilles Béguin dir.
Paris Musées – Editions Findacly
MONTAGNES CELESTES, TRESORS DES MUSEES DE CHINE
Réunion des musées nationaux
MER D’ENCRE
Richard Weihe
Picquier Poche
Heya hey :)
Elles ne réchauffent pas les pieds, tes quatrième de couv’, elles les échauffent (et chauffent le public) en vue des prochains cheminements :-)
(d’ailleurs y en a même une farceuse qui se balade un peu là où ça lui chante dans ton billet ^^’)
Chuis en train de fouiner sur le site de Wildproject, et oh my, c’est tout inspirant comme la contemplation d’un beau paysage – oxygène, méditation, un horizon sauvage et plein de sentiers qui serpentent… A peine débarquée, je tombe sur le portrait de l’artiste Pierre Redon, ses marches, démarches et marques sonores et symboliques, et ça file bien envie de pousser plus loin l’exploration :) Thanx pour cette très belle piste !
Pieds nus sur la Terre sacrée, ça fait une éternité que je le lorgne du coin de l’oeil, un de nous deux finira bien par se jeter dans les bras z’ou les pages de l’autre ! Il a l’air bien, et comme c’est une culture/civilisation/spiritualité qui me parle profondément…
Et +1 et l’infini pour le non aux clichés ‘braves cowboys vs sauvages indiens’. Il y a tellement de choses, yes, qu’on ne sait pas, ne comprend pas – surtout de notre lointain point de vue européen. Tellement à apprendre, si l’on veut échapper aux visions maladroites ou blessantes ; tiens, rien que début mai, cette histoire hallucinante, apprise via Norman P. Brown le réalisateur de The Rainbow Boy, comme quoi l’armée a essayé de faire atterrir des hélicos sur le site du massacre de Wounded Knee O_o, et que les populations locales se sont précipitées pour les empêcher de se poser. Ca ouvre les yeux sur un tas de choses, sur toutes les blessures, les combats menés encore maintenant. Et ça fait sacrément réfléchir (en écho au passage que tu cites pour les Rites secrets des Indiens Sioux), quand on songe aux textes sacrés, à ces traditions orales dont certains estiment encore qu’elles ont été profanées ou dénaturées quand des ethnographes les ont couchées sur le papier pour nous les transmettre, et à la colère que j’ai déjà entendu certains Amérindiens exprimer en trouvant leurs récits de mythes fondamentaux au rayon folklore et contes pour enfants – sacrée matière à réflexion, pour l’étrangère agnostique ci-présente qui se sent en résonance spirituelle très particulière avec le Klédze Hatal (ce qu’on connaît de ce chant et de ces mystères, en tout cas…) Et bon, finalement, la position que j’adopte se rapproche assez de ce qu’a pu dire une certaine LS en rappelant que justement, le folklore plongeait ses racines dans un terreau de croyances réelles : approche du coeur, et respect de la culture et du peuple à travers lequel elle vit… Bon, bref, je dérive, d’autant que le désastre n’a pas été ‘que’ culturel, loin s’en faut. Très d’accord, donc, sur ton refus d’entretenir (même pour le fun des fêtes costumées) la vision de l’Indien-aux-plumes-plantées-dans-le-cul (expression copyright m’sieur Cabasson ^^)
(Et d’ailleurs, j’veux bien si c’est possible la référence du CI qui a publié l’article dont tu parles. La revue compte dans les victimes de mes serrages temporaires de ceinture, mais j’aimerais bien choper ce texte, le thème m’intéresse toujours !)
Bref bis. Toujours un plaisir de faire un bout de chemin au rythme de ton bâton de pélerin :-)))
(et de découvrir les pensées germées dans les graines livresques, contente que La Bouquineuse t’ait plu !)
Bises à bâtons rompus ^_^
(oh, et *j’adore* ce nom des neiges de mai, c’est extra !!!)
Hey toujours :)
(cela me fait toujours autant plaisir de répondre à ma commentatrice Number One ;), d’autant que les billets livresques ne sont pas les moins visités, à l’aune de mes petites stats ^^’… Et à propos de » ^^’ » mood, je ne retrouve pas la coquille ! Bon c’est pas grave, il est (très) tard ^^)
…In disorder et avant de perdre le lien :
http://www.courrierinternational.com/article/2010/04/08/les-fantomes-de-wounded-knee
==> c’est la référence de l’article de CI, sur la situation catastrophique à Wounded Knee justement, article paru dans le suméro 1014 du 8 au 14 avril 2010… Comme tu peux le voir l’article est mis en ‘abonnés’ mais comme je l’ai ici je peux te le garder et/ou te le scanner -c’est un peu plus grand qu’un A4 mais on peut se débrouiller. ;)
Je reparcours rapidement l’article (grande Mère… j’en aurais honte), il n’est pas fait mention apparemment de cette histoire d’hélico, ça doit dater d’après, mais l’article ouvre sur le panneau « Massacre de Wounded Knee », je te cite la suite :
« Tout en bas du panneau, on nous précise que nous sommes sur le « site du dernier conflit armé entre les Indiens Sioux et l’armée des Etats-Unis ». Le mot « mensonges » a été gravé à la main au-dessus du mot « armé ». » S’ensuivent des chiffres, descriptions, témoignages, et quelques photos -dont une d’une gamine qui prend son bain dans l’évier de la cuisine, la vaisselle à côté, et en guise de poubelle un sac plastique imprimé « thank you », que je n’avais pas remarqué la première fois. Brrr.
Difficile de faire la transition… Alors sans transition…
Wildproject… Oui c’est la révélation ce truc. Tu sais, ça fait un grand boom de reconnaissance et d’excitation, comme ‘éditorialement parlant’ je n’en avais pas eu depuis on sait qui.
Je garde toujours ouvert l’onglet de la revue en ligne, pour ne point omettre de la savourer petit à petit, et c’est ç grand regret, vraiment, que je ne me suis retenue d’aller vers leur projet de rando philosophique… Pour cause de (surtout) mémoire et d’expo à préparer dans l’été. Bon, plus tard peut-être…
J’ai bien envie aussi de lorgner vers Genèse, qui m’intéresse fortement. Ahlàlà, la boîte de bonbons, dis :))
Je reviens aux Sioux ; j’ai très hâte de voir ce Rainbow Boy, projet découvert grâce à toi d’ailleurs. J’ai donné quelques sous juste pour le plaisir égoïste de recevoir film et musique :D… En rêvant à des séances de visionnage collectif… Et en cherchant encore et toujours des moyens de caler des allumettes entre les paupières ‘des gens’… Sensation connue.
Et accord total pour la voie montrée par La Léa, sur l’approche des mythes et des peuples, des peuples par les mythes et réciproquement, c’est tellement éloigné, antithétique, du bal costumé plume dans le cul (punaise l’expression cabassionienne, j’adore :D), c’est une telle leçon, d’amour universel mais aussi de justice, au beau sens du terme… (ce qui me fait rererepenser que j’ai du courrier en retard moi o_O)
Donc, désastre total, complet, génocidaire, oui. On emploie sur d’autres continents l’expression de sociocide, je crois que ça correspond assez bien à ce qui s’est produit là. Destruction d’une société, de sa structure, de ses fondements, et pas seulement des individus qui la composent.
Bon, je suis en plein milieu du Ecken (je me régale !), je pense aborder ces Pieds Nus très vite. :)
-ah bâton rompu je n’y avais pas songé à celui-là ;)-
Bref aussi, ce truc des clichés qu’on a introjectés depuis l’enfance, c’est dingue, oui, d’avoir eu l’évidence sous les yeux, dans la peau, depuis toujours, et de mettre trente ans à capter qu’il y a peut-être un problème.
Educatif, donc, si je suis la logique. Si on nous a vaguement expliqué l’histoire américaine à l’école, on ne nous a pas martelé qu’il y a eu un tel génocide, sinon je m’en souviendrais je pense. Idem peut-être pour la vision légèrement déformée et colonialiste des Romains et des Gaulois… (ah les ‘civilisateurs’…)
(Je me souviens même que toutes petites on jouait aux princesses et aux esclaves, en plein phase sadique ^^… Certes on avait l’excuse de l’âge et de l’étape psychique à passer, mais justement, ce truc des cowboys, ben on n’a plus cette excuse de rester sadiques et aveugles au prétexte de redevenir enfants… Il doit bien y avoir d’autres exemples de la sorte)
Et pour finir la discussion noctambule ^^… Je n’ai lu cette expression neige de coucou qu’une fois, dans un journal local, au moment des neiges soudaines de début mai. Appelées ainsi par un petit vieux du coin, merci à sa mémoire, et vraisemblablement en lien avec les plus connus ‘Saints de Glace’, période du 12 au 14 mai où surviennent souvent des gelées tardives, et repères des apprentis potageurs ^^…Bref, j’adore cette formule aussi, toute simple et poétique. Voili voilà…
Bises de coucou !
Oy ! :)
Réponse matinale en vrac à ta réponse noctambule, avant de filer rejoindre le Soleil qui tape impatiemment sur l’écran de l’ordi ^_^
Thanx pour le lien vers l’article du CI et la proposition de scan, j’devrais pouvoir le trouver sans problème en bibliothèque :-)
[d’ailleurs, en parlant de scan, j’en profite pour faire du rattrapage sur un message que je voulais t’envoyer depuis, euh, un moment déjà : tu te rappelles l’article trouvé en extrait online, à propos de Frontier & autres textes de la Tisseuse ? J’ai pu dénicher le bouquin à la bibliothèque Pompidou, donc si tu veux lire la suite, ça peut s’arranger. Bon, n’est pas Natacha Giordano qui veut, c’est clair, et donc, l’article à ce que j’ai parcouru n’échappe pas à certains travers universitaires déjà évoqués ici, mais si la curiosité te tient toujours, ben tu sais à quelle porte frapper ^^]
Bon, pour en revenir à nos coyotes… L’incident à Wounded Knee date du 1er mai, donc l’article ne pouvait pas en parler en effet ! J’y reviens, mais c’est tellement hallucinant cette histoire, l’armée qui envoie (pour rappeler l’Histoire, certes, ce qui n’en reste pas moins, au mieux, extrêmement maladroit et déplacé) des hélicos transportant des membres du 7e régiment de cavalerie, ce même régiment qui fut en son temps responsable du massacre O_O Dans le genre couteau fouillant dans la plaie des identités blessées, difficile de faire pire… C’est bien raconté ici, du point de vue de Debra White Plume : http://bsnorrell.blogspot.com/2010/05/debra-white-plume-military-helicopters.html
Et le terme de sociocide me paraît très juste, yep. Souvenir marquant d’un poème lu dans l’Anthologie de la poésie amérindienne – deux secs, je cherche la référence – ah voilà, « Le loup hurle » d’Annette Arkeketa, qui raconte un de ces incidents qui ont dû (doivent toujours ?) rythmer le quotidien : alors qu’on enseigne aux enfants que les cheveux se coupent en signe de deuil (ils repoussent tandis la peine s’apaise, au fil du temps), le directeur de l’école primaire interdit l’accès à l’éducation aux garçons dont la tresse reste longue ; et donc, la maman coupe les cheveux de son fils, tandis que ‘le loup hurle’. Elle en dit tant, cette scène glaçante dite tout sobrement, sur le mal fait again & again, et pas seulement par de lointains soldats, donc…
Très hâte aussi de découvrir The Rainbow Boy, c’est vraiment un beau projet, tout à l’opposé des clichés hollywoodiens. En espérant qu’il aura pleinement le retentissement international espéré par l’équipe !…
Et pour passer du coq à l’âne et des coyotes aux loups, le projet de marche de Wildproject sur les sentiers des philosophes m’a bien tapé dans l’oeil également ^^ – et leur project d’écologie urbaine Wildmarseille est juste passionnant. Thanx pour cette décidément très chouette découverte, je la savoure comme toi à petites gorgées méditatives :-)
Bon, je crois que j’ai fait le tour, ou un nouveau tour de cercle élargi en tout cas – temps de filer rejoindre le Sun et les oiseaux, les esprits amérindiens de Charles de Lint et les mystères de Mircea Eliade (chuis dans Mythes, rêves et mystères pour ma part ^^)
Bises & Coucou de soleil :-)
Réponse de réponse vespérale ! ;)
Pour l’article sur Frontier : yep avec plaisir, si tu peux me garder les pages concernées sous le format qui t’arrange, c’est cool :)
Pour Wounded Knee : c’est donc bien ça. Punaise ils n’ont pas honte… Et cette antho mérite décidément le détour… Cette histoire de tresse coupée est une métaphore parfaite, de la douleur qui n’en finit pas, du deuil impossible à faire, de la vie qui ne repousse pas… Wow.
Pour Wildmarseille : ah je n’ai pas encore vu ce coin-là ! Je note.
Profite bien des rayons solaires et des mystères Lintiens et Eliadesques ! Durant ma nuit décalée j’ai presque avalé Ecken, il est plein d’idées ce monsieur, et vraiment étayé niveau scientifique :)
Bises acacia
Aaaah! Que de titres qui me font envie! :) Voilà de quoi allonger ma wishlist et me donner des envie de rajouter ces titres sur mes étagères… Les ouvrages sur les Amérindiens, notamment, peuple qui m’intéresse grandement, comme toute « première nation », d’ailleurs. J’avais un peu entendu parler de Pieds nus sur la terre sacrée et des Rites secrets des indiens sioux, mais là tu me donnes encore plus envie de les lire. Parmi les titres que tu cites, La Bouquineuse m’a tiré un sourire : il est passé entre mes mains au boulot et j’avais aussitôt noté son titre pour l’emprunter et le lire à l’occasion. Ton avis confirmes que j’ai bien fait! (il faudrait d’ailleurs que je ne tarde pas à le lire ^^)
Je note donc quelques titres qui m’ont sauté aux yeux, des lectures enrichissantes et intéressantes que tout cela! Merci :)
Bises livresques
Hello Libellule,
…ben avec plaisir, toujours :)
Justement, à propos de réactions en chaîne et de synchronicités spatiotemporelles (comme pour La bouquineuse), ma soeur s’est inspirée de ce billet pour m’offrir un super petit bouquin de contes peaux-rouges (tu sais la collection avec une couverture tissée, qui fait un peu tous les contes du monde, format étroit et illustré inside) c’est trop trop bien :)))
…Ainsi que le fameux retrouvé « Conte sous couvre-feu » en quatre langues dont je parlais avant, et que je cherchais désespérément ! Décidément, il y a des jours riches en livres et en émotions :)
Et je dois avouer que ma wishlist, ma pilàlire, mes achats compulsifs et mes prêts intempestifs ne ralentissent pas ! Là je viens de rentrer de Toulouse avec une quinzaine d’ouvrages dans la besace… Je ne sais pas encore quand j’aurai le temps d’en parler (éternel souci que tu dois bien connaître ^^)…
Bises acacia :)